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4eme jour - Jeudi 29 mai 2003
Q. Une journée relativement
facile aujourd'hui. Vous aviez pensé peut-être
avoir un adversaire très dur et puis cela n'a pas
été le cas ? Cela vous donne deux 2 jours
de repos.
R. C'est une mauvaise chance pour lui, une bonne chance
pour moi. Je n'ai joué que 4 sets depuis le début
du tournoi, donc c'était fantastique pour moi aujourd'hui.
Q. Comment vous sentez-vous cette
année par rapport à l'année dernière,
au moment de Roland Garros ?
R. En finale, j'ai eu beaucoup de problèmes alors
qu'aujourd'hui, je me sens très bien physiquement.
Mais, j'ai bien joué en finale aussi et je que
crois que j'ai bien joué aussi aujourd'hui. Tennistiquement
c'est pareil, mais simplement je suis en bonne forme physique.
Q. Qu'avez-vous amélioré
?
R. J'ai amélioré mon service et j'ai aussi
plus d'expérience, et pour les moments difficiles,
c'est très important, c'est ce qui fait la différence.
Q. Y a-t-il des joueurs dont vous
pensez "J'aimerais bien jouer contre lui pour un
match important" ?
R. Andre AGASSI, KUERTEN, j'aimerais le battre sur terre
battue, peut-être ici, ce serait bien. Il a toujours
gagné contre moi ici, en demi-finale, donc j'aimerais
bien le battre sur terre battue et probablement ici. Ce
sont les deux joueurs auxquels je pense. Ce sont les deux
que j'aimerais bien battre.
Q. C'est parce que vous voulez
voir où se situe votre tennis par rapport au leur
?
R. Ca, je le sais, j'ai joué très souvent
contre lui ; je n'ai pas besoin de jouer à nouveau
contre eux pour savoir où se situe mon jeu par
rapport au leur, ça je le sais.
Q. Dans le cas de Guillermo CORIA,
pensez-vous qu'il a de bonnes chances cette année
?
R. Oui, parce qu'il joue très bien en ce moment.
J'ai joué contre lui à Monte-Carlo et il
a gagné à Hambourg. Il est en grande forme
en ce moment. Je pense qu'il va rester dans les dix meilleurs
pendant très longtemps. Il joue toutes les surfaces
en plus.
Q. Cela va être Tim Henman
ou Todd MARTIN contre vous. Ce sont tous les deux des
joueurs très expérimentés. Comment
vous voyez-vous vis-à-vis de l'un et de l'autre
?
R. Cela m'est égal que ce soit l'un ou l'autre.
Tim a beaucoup amélioré son jeu sur terre
battue et Todd MARTIN est un joueur très expérimenté
ici et ailleurs aussi. Donc, ce sera de toute façon
un match dur contre l'un ou l'autre de ces deux joueurs.
Q. Question en portugais.
R. Jouer sur le court numéro 2 c'est très
bien. La seule chose, c'est qu'il y a beaucoup de gens
qui ne peuvent pas voir le match. J'ai vu aussi qu'il
y avait beaucoup de gens debout qui n'arrivaient pas à
rentrer près du court. Sur un autre court, cela
n'arriverait pas. C'est ça qui m'attriste. Il y
a tous ces fans qui n'ont pas pu voir le match. C'est
la seule chose qui m'ennuie dans cette histoire.
Q. Aujourd'hui, cela a presque
été un match « gratis » pour
toi.
R. Vous savez, je suis triste pour lui. Ce n'est jamais
agréable que l'adversaire soit blessé. Mais
pour moi, c'est bien, parce que je me suis moins émoussé
physiquement.
Q. C'est bon pour la semaine prochaine
?
R. Je ne suis pas encore en deuxième semaine. Vous
savez, ce n'est pas facile de progresser dans ce tournoi.
J'ai deux opposants difficiles, que ce soit l'un ou l'autre
au tour d'après.
Q. Todd MARTIN ou HENMAN, qu'en
pensez-vous ?
R. Todd MARTIN joue bien sur toute surface, quelle qu'elle
soit. Donc on va voir comment il joue aujourd'hui.
Q. Ils sont assez similaires,
non ?
R. Oui, Todd MARTIN tape peut-être plus fort du
fond de court.
Q. C'est le genre de joueur contre
lequel tu aimes bien jouer, avec quelqu'un qui tape du
fond de court ?
R. On verra, rien n'est jamais joué d'avance, rien
n'est jamais facile. Je ne peux pas dire qu'un match sera
plus facile que l'autre.
Q. Le fait que tu aies avancé
vite du fait de la blessure de l'adversaire va te permettre
de te reposer ou vas-tu te préparer activement
?
R. Aujourd'hui, je crois que je ne vais rien faire de
plus. Je vais donc prendre une journée relaxe aujourd'hui
et demain je m'entraînerai très activement.
Q. Tu vas aller te promener en
ville ?
R. Peut-être, ce n'est pas exclu.
Q. Tu aimes cette étiquette
de favori que l'on te met ou ça te gêne ?
Du fait que tu as cette étiquette, tu te prépares
pour le tournoi de façon différente par
rapport aux années précédentes ?
R. Je me prépare de la même façon
que les autres fois. Je me sens bien. C'était bien
d'ailleurs d'être au cours numéro 2, parce
que ça met moins de pression sur moi. Ca veut dire
que je ne suis pas si favori que ça après
tout, ça me laisse tranquille c'est bien.
Q. Inaudible.
R. Non, je me sens bien et j'ai confiance dans mon potentiel.
C'est ça qui est important.
Q. Il manque encore une semaine,
mais que donnerais-tu pour avoir le titre ?
R. Un petit bout de ma jambe ! Bien sûr, j'aimerais
décrocher cette timbale, mais il faut aller match
après match, et le tournoi est long. On s'imagine
bien sûr en finale, en train de jouer la dernière
balle, mais il y a encore beaucoup de balles avant celle-là.
Q. Est-ce que ça te donne
mauvaise conscience de gagner tellement d'argent en 3
quarts d'heure ?
R. Ah ne me culpabilise pas ! Qui puis-je ? Moi j'aimerais
mieux gagner plus de toute façon. En souffrant
un peu plus bien sûr, mais j'aurais aimé
gagner plus !
Q. Avant de rentrer sur le court,
tu savais qu'il était blessé ?
R. Oui, j'avais entendu dire quelque chose, mais on ne
sait jamais ce qui va se passer sur le court. J'ai vu
au cours des premiers échanges qu'il n'était
pas à 100 % de sa forme. Il avait un problème
d'appui, surtout sur son revers, il avait des problèmes
pour monter au filet. J'ai bien pensé qu'il risquait
de ne pas pouvoir finir le match. Je voyais bien qu'il
n'était pas à 100 % de sa forme.
Q. En définitive, Massu
a eu presque le problème que tu avais eu l'an dernier,
non ?
R. Oui l'an dernier, je n'étais pas bien du tout.
Mais avec Angel nous avons pu aller de l'avant, j'ai joué
avec beaucoup de douleurs bien sûr, beaucoup de
douleurs à la cheville, mais j'ai pu y arriver.
Ce qui m'a tenu, c'est que j'avais cette envie terrible
de jouer et d'aller de l'avant. Ca avait bien tenu d'ailleurs.
Ensuite, il y a eu beaucoup de problèmes physiques
qui se sont posés par la suite. J'ai eu 2 semaines
qui ont été très dures l'an dernier,
avec tous ces problèmes physiques.
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8eme jour - Lundi 2 juin 2003
Q. Vous souvenez-vous de la finale
contre Fernando, il y a très longtemps ? Est-ce que
c'est important pour vous ?
R. Non, je me souviens que c'était une finale, nous
étions des juniors, donc ce n'est pas pareil. Nous
étions dans les qualifications. C'est plus important
que la finale juniors. Je pense que l'on sera plus motivés
pour jouer ces quarts de finale.
Q. Etait-ce aussi facile aujourd'hui
?
R. Oui, c'était plus facile que je ne le pensais.
Avec MANTILLA, c'est toujours difficile. Par le passé,
quand j'ai joué contre lui, j'ai gagné en
3 sets. On n'a jamais joué en 5. Aujourd'hui, c'était
plus facile. Le match a été très bon.
Q. Dominez-vous les choses en ce
moment ?
R. Oui, je le pense.
Q. Jouerez-vous contre COSTA ?
R. Non, contre GONZALEZ au tour suivant.
Q. Et GONZALEZ ?
R. Il joue très bien, ce n'est pas facile de jouer
contre lui. Il joue un jeu très rapide. Son service
est très bon, j'ai regardé quelques-uns de
ses matches et ça va être difficile.
Q. Félix a dit qu'il était
très impressionné par votre jeu aujourd'hui,
il a dit que vous aviez été très impressionnant.
Etes-vous impressionné par votre jeu ?
R. Je sais que je peux jouer de cette manière, mais
je ne peux pas jouer de cette manière tous les matches.
C'est donc très difficile de jouer un jeu très
agressif. Je n'ai pas fait d'erreurs. J'ai joué un
jeu solide, sans erreurs. Ce n'est pas facile de le faire
sur le long terme. J'espère que je continuerai dans
cette voie et ce sera fantastique.
Q. Même du point de vue mental,
vous avez l'air tout à fait tranquille, relax.
R. Oui, tout à fait. Je suis décontracté,
je n'ai pas joué des matches très longs. C'est
très important pour moi d'un point de vue physique.
Je me porte beaucoup mieux que l'an dernier, ici, à
Roland Garros. C'est très important aussi d'être
en bonne forme la deuxième semaine.
Q. GONZALEZ a un coup droit très
fort, de même que Carlos MOYA. Si vous réussissez
bien contre les coups droits du premier, est-ce la même
chose pour ceux du second ?
R. Oui, bien sûr. Il y a une similitude. J'ai très
souvent joué contre GONZALEZ , c'est vrai. Je sais
qu'il a un très bon coup droit, comme Carlos MOYA,
un très bon service aussi, comme Carlos MOYA. Il
faudra que je joue au même niveau qu'avec Carlos MOYA.
Il faut donc que je sois très fort si je veux être
gagnant.
Q. Année après année,
le tennis espagnol reste à un très haut niveau,
comment l'expliquez-vous ?
R. C'est parce que nous sommes au niveau pour être
parmi les meilleurs, au top. Nous sommes 3 dans le top 10
et une dizaine dans le top 50. Nous devons rester parmi
les meilleurs. Je ne sais pas quoi dire d'autre, nous sommes
parmi les meilleurs. Nous sommes jeunes, nous sommes en
très bonne forme physique, je crois que c'est très
important, voilà.
Q. Après l'échauffement,
au début, à quoi pensez-vous ?
R. Contre MANTILLA ?
Q. Non, contre n'importe lequel.
R. Je ne pense à rien. Il y a l'échauffement
puis, on démarre le match. Il faut se mettre dans
le jeu.
Q. Pendant le tournoi, êtes-vous
proche des autres joueurs espagnols ?
R. Oui, nous sommes amis depuis longtemps. Nous sommes de
très bons amis.
Q. Vous restez ensemble ?
R. Oui.
Q. Félicitations.
R. Merci.
Q. (Inaudible). Qu'est-ce qu'il
t'a dit ? Que tu te reposes ?
R. Oui, j'ai fait un petit bout du chemin.
Q. MANTILLA a dit qu'il avait vu
le meilleur Juan-Carlos. Comment étais-tu sur le
court ?
R. J'étais très bien, surtout que j'ai joué
un peu différemment de d'habitude contre lui. J'ai
essayé de jouer davantage son coup droit que son
revers ; je commençais sur le coup droit, je pense
que le coup droit est un peu plus faible que le revers.
Il est plus en confiance avec son revers, il tient plus
la distance sur son revers. J'avais bien clair à
l'esprit que ça allait être un match très
difficile. C'est vrai que l'on avait joué des matches
assez longs. Je me suis mis sur la ligne de fond, je n'ai
pas reculé, je voulais dominer du début jusqu'à
la fin en jouant très bien.
Q. Est-ce que c'est le niveau qui
peut te permettre d'écraser GONZALEZ ?
R. Je ne pense pas qu'il te laisse jouer comme Félix.
Félix a un très bon jeu, mais il ne frappe
pas aussi fort que GONZALEZ. Avec GONZALEZ, tu sais qu'à
la deuxième ou troisième balle, il va te mettre
un coup de canon. Il n'y aura pas beaucoup d'échanges
parce que c'est un jeu beaucoup plus fort, plus agressif,
surtout lorsqu'il retourne bien ; avec le service, en plus,
il marque beaucoup de points. Il va falloir être tout
à fait attentif sur les 2 ou 3 premières balles
avec lui, parce que tout d'un coup, il peut frapper très
fort et il maîtrise le point. Il faut que j'essaie
de maîtriser le jeu avant qu'il ne frappe le coup
de canon.
Q. Tu connais GONZALEZ ?
R. Oui, c'est un ami, mais c'est un ami très difficile.
La dernière fois, j'ai perdu contre lui, une fois
à Bâle et l'autre fois à (inaudible).
C'est vrai qu'il va monter sur le court en confiance, je
suis là pour gagner, si je joue bien ce match, je
pense que je peux gagner.
Q. Tu as déjà un
peu répondu à la question, mais les 2 matches
antérieurs étaient sur surface rapide. Là,
on est sur surface lente.
R. Le fait que ce soit sur surface rapide ne suffit pas.
Il m'a bien battu, je n'avais pas joué un bon match
à Bâle, c'était en indoor, il a gagné
sur le troisième set. J'aurais pu gagner si j'avais
pu renverser le match, mais je suis beaucoup plus rapide
sur terre battue.
Q. Tu es déjà habitué
à jouer des quarts de finale, des demi-finales ;
lui est en quarts de finale uniquement ?
R. Lui n'a pas l'expérience des quarts de finale,
mais il a la motivation car il va jouer son premier quart
de finale. C'est une arme à double tranchant.
Q. Fabrice SANTORO disait l'autre
jour que Fernando GONZALEZ peut gagner parce que les balles
sont idéales pour son jeu. Que penses-tu des balles
? Est-ce qu'elles sont bien pour toi, est-ce qu'elles te
conviennent ?
R. Elles sont un peu lourdes, surtout lorsque la terre est
un peu humide, elles sont un peu plus grosses et il est
difficile de les relever. Mais ce sont des balles qui avantagent
des joueurs qui frappent très fort. Je joue avec
elles comme si elles étaient normales. Je frappe
également très fort. Ces balles me vont très
bien.
Q. MANTILLA nous a dit qu'il ne
t'avait jamais vu aussi fort qu'aujourd'hui, que tu es le
premier candidat au titre.
R. Très bien ! Mais il reste encore trois matches
pour gagner et ce sont trois matches très difficiles.
Plus on avance, plus tu dois prouver que tu joues bien.
C'est là-dessus que je dois me concentrer. Le match
avec MANTILLA, c'est du passé. Maintenant, il faut
que je pense au match contre GONZALEZ, il faut que je joue
aussi bien parce que jouer mieux, ça va être
difficile.
Q. MANTILLA a demandé combien
tu allais le payer pour l'heure de court qu'il t'a donnée
aujourd'hui.
R. Qu'est-ce que j'en sais, moi ! (Rires). C'est un match
et c'est fini. Comme vous le savez, sur les matches comme
cela, il n'y a pas-grand-chose à dire.
Q. Il n'a pas résisté
jusqu'au bout, il a un peu baissé la garde.
R. J'ai vu effectivement qu'il avait baissé un peu
la garde. Moi, je jouais toujours au même niveau,
je ne ratais pratiquement pas de balles. Il était
toujours un peu en retard, à la remorque. Moi, j'étais
très bien. Je crois que lorsqu'il a perdu les premiers
sets, il a vu que le match lui filait entre les mains.
Q. Quelle différence y a-t-il
entre le FERRERO d'il y a un an ici, et le FERRERO de ce
tournoi ?
R. Si on ne m'a pas posé la question 30 fois, on
ne me l'a jamais posée ! Physiquement, il y a une
très grande différence. L'année dernière,
j'étais blessé à la cheville pendant
tout le tournoi et j'ai eu beaucoup de problèmes.
Cette année, je suis très frais physiquement
et mentalement. Je crois que c'est l'avantage. Physiquement,
je vais beaucoup mieux. Et lorsque quelqu'un est très
bien physiquement, il attaque bien les balles, il se sent
bien et a confiance pour gagner.
Q. Juan-Carlos, également
une question qui a déjà été
posée, tu as rencontré GONZALEZ en tant que
junior. Est-ce que ce souvenir, tu le gardes également
pendant le match de Roland Garros ?
R. Oui, j'ai joué contre lui plusieurs fois, le Championnat
du monde de 13 ans, le Championnat du monde de 14 ans, et
je crois qu'on a joué ici la finale.
Q. Tu as gagné parfois également,
mais ce n'était pas à Roland Garros ?
R. Oui, il avait gagné en 3 sets à Roland
Garros quand on était plus petits. C'est vrai que
c'est une référence pour Roland Garros. Les
choses étaient un peu difficiles, je menais et finalement,
j'ai perdu. J'ai laissé filer le match.
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04/06/03
Q. A la fin de ce match épique,
vous vous êtes échangé quelques paroles.
Pourrais-tu les partager avec nous, s'il te plaît
?
R. Il m'a dit qu'il me souhaitait bonne chance ; il m'a
dit que j'étais non seulement un grand joueur de
tennis, mais aussi quelqu'un qu'il aimait beaucoup. C'était
très sympa de sa part.
Q. Tu as été très
ému à la fin de ce match, qui a été
extraordinaire ; est-ce parce que tu as gagné ou
parce que tu as gagné précisément contre
lui ?
R. Un peu des deux, effectivement. C'était un match
qui était très dur. J'ai très bien
joué sauf à certains moments où je
n'ai pas si bien joué que cela. Mais j'ai tout fait
pour revenir dans la partie. Aujourd'hui, je voulais vraiment
gagner parce qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de ma
sœur et je tenais à lui offrir cette victoire
au présent. Pour moi, c'était quelque chose
d'important et c'est pour cela que cette victoire était
chargée de tant d'émotion.
Q. C'est un joueur quand même
assez inattendu, puisque par moments il joue très
bien et qu'à d'autres moments il met les balles dehors.
R. Oui, c'était un match très difficile cette
fois-ci, en 5 sets. Les deux dernières fois où
j'ai joué contre lui, j'avais perdu ; c'était
à l'US Open, et à Bâle, où j'ai
perdu en 3 sets. C'est vrai qu'il est difficile à
jouer parce qu'il fait beaucoup d'accélérations.
C'est assez irrégulier. Mais cette victoire me donne
énormément de confiance. Je dois également
ajouter que, lorsque je suis en situation difficile, il
faut que je me calme un peu parce que je dois dire qu'aujourd'hui,
je n'ai pas toujours très, très bien réagi
quand j'étais en difficulté. C'est quelque
chose sur lequel il va falloir que je travaille.
Q. A la fin du match, avec toutes
ces balles de match qui s'accumulaient, on avait l'impression
que tu n'arrivais plus à rien. Toi, tu avais un service
canon et lui avait un retour encore plus canon.
R. Oui, j'ai essayé de servir très fort effectivement,
mais lui a retourné de façon extraordinaire
aussi. Quand on était à 40/0, évidemment
je me suis fait remonter. Ensuite, effectivement, j'ai eu
beaucoup de mal à conclure.
Q. Oui, c'est drôle quand
on voit deux adversaires, un grand serveur et un grand retourneur,
un grand relançeur.
R. Oui, effectivement.
Q. Dans le match entre COSTA et
ROBREDO, il y a eu encore une fois 5 sets. Tu sais que tu
vas jouer contre lui maintenant. Que vas-tu faire pour le
battre ?
R. COSTA est dans une très, très bonne forme
physique en ce moment. Il ne cesse de s'améliorer
d'un point de vue tennistique ; depuis le premier tour,
il ne fait que jouer de mieux en mieux. D'un point de vue
physique, moi aussi aujourd'hui j'ai fait un match en 5
sets. Donc, on sera fatigués tous les deux. La seule
différence après-demain par rapport à
notre finale de l'année dernière, c'est que
ma cheville est en bien meilleur état cette année.
Je vais donc me battre de façon très dure.
Q. Que vas-tu te dire si tu mènes
deux sets à zéro ?
R. Il sait remonter, même après être
mené 2 sets à zéro. Je ne vais pas
trop réfléchir à cela avant le match.
Il faudra bien jouer pour assurer la victoire.
Q. Cela a été un match
bizarre. Tu as eu beaucoup de balles de break, tu as joué
un peu compliqué, parfois. Il a commis des erreurs.
Est-ce la tension qui vous a affectés tous les deux
?
R. Je n'arrive pas à jouer un bon tennis contre lui.
Il frappe très fort. Il ne laisse pas respirer son
adversaire car, à la deuxième ou troisième
balle, il veut déjà finir le point. Il n'est
donc pas facile de jouer contre lui. C'est vrai que, pendant
tout le match, je suis un peu nerveux, je veux finir rapidement.
C'est pour cela que j'ai perdu beaucoup de balles de break.
J'étais un peu nerveux pendant le match et ce n'était
pas très bien. J'aurais dû être plus
calme. Si je m'étais calmé avant, j'aurais
peut-être pu finir avant. Mais, lorsque l'on est nerveux,
à un moment on le paye. J'ai eu une finale extrêmement
dure ; c'était pratiquement l'agonie. J'ai pu gagner
en 5 sets, mais c'est très compliqué.
Q. Le match s'est-il déroulé
comme tu l'avais prévu ou avais-tu pensé que
ce serait d'une autre façon ?
R. Ce que je voulais, c'est prendre l'initiative avant lui,
avant qu'il ne frappe du coup droit et qu'il ne t'envoie
un coup de fusil. J'essayais de m'adapter à son jeu
parce que la vitesse de sa balle est très rapide.
Ce n'est pas facile de s'adapter à sa frappe. Mais
c'est vrai que c'est très dur de jouer contre lui
compte tenu de sa vitesse de balle. Je crois que ce n'est
pas uniquement moi qui ait du mal, tout le monde a du mal.
Q. Tu as répondu en anglais,
mais qu'est-ce que Fernando t'a dit au filet, après
la victoire ?
R. Il me souhaitait beaucoup de chance dans le tournoi parce
que j'étais un très bon joueur, j'étais
quelqu'un de très bien. Voilà. Je crois que
de sa part, c'était très gentil.
Q. Pour ce qui est du match de Fernando,
tu as fait cela en 5 sets. Comment vois-tu la carrière
de Fernando pour l'avenir ?
R. Je ne sais pas. Je crois que, s'il joue à ce niveau-là,
il sera parmi les meilleurs. Il y est déjà.
Je crois qu'il a beaucoup de potentiel pour jouer bien,
notamment sur surface rapide, avec ses coups de fusil du
fond du court, sur surface rapide, il peut terminer plus
vite le point. Il a toujours de bonnes trajectoires.
Q. Cela a été quand
même difficile. Tu avais envie de gagner contre lui
?
R. Oui, j'avais déjà perdu deux fois. J'ai
perdu la finale juniors à Roland Garros contre lui.
J'avais donc très envie de le battre sur le plan
du tennis.
Q. Lors de la sixième balle
de match, as-tu pensé que tu avais perdu ?
R. Non, c'est sûr que j'ai bien servi pendant tout
ce jeu. Il a très bien joué. Il a été
très courageux sur toutes les balles de match. J'étais
un peu derrière et je n'aurais pas dû le faire.
Mais je crois qu'il a été très, très
bon. C'est vrai que de cela, on apprend.
Q. (Question inaudible).
R. Ana ; c'est son anniversaire.
Q. Tu vas jouer Albert COSTA maintenant
?
R. Ca va être un match difficile. Je crois qu'il a
retrouvé toute sa confiance lorsqu'il joue ici, notamment
après les premiers jours où il a été
difficile pour lui de gagner. A chaque fois, il a remonté
alors qu'il était mené 2 sets à zéro.
Il a terminé en jouant bien. Il a donc retrouvé
sa confiance. Mais physiquement, il ne sera pas totalement
frais parce que, après avoir joué autant de
sets, personne au monde ne peut être très frais.
J'ai joué également en 5 sets, mais je suis
beaucoup mieux que l'année dernière. L'année
dernière, j'avais beaucoup de problèmes physiques.
Je pense que cette année, je suis beaucoup mieux
physiquement. Je pourrais donc me battre avec toutes mes
armes.
Q. Tu seras plus frais que lui à
la demi-finale ?
R. J'ai joué moins de sets, donc je suis en théorie
un peu plus frais.
Q. Et si vous arrivez au cinquième
en demi-finale ?
R. Oui, c'est vrai que lui a l'expérience de faire
en 5 sets. Moi aussi et physiquement, je les supporte très
bien. Celui qui va jouer le mieux gagnera.
Q. Le seul doute, c'est qu'à
un moment, tu t'es désespéré face au
jeu de GONZALEZ ou étais-tu tout simplement un peu
déçu parce que ça a été
une grosse partie ?
R. Oui, mon attitude n'a pas été très
bonne. Je me suis plaint plusieurs fois, j'ai lancé
ma raquette, j'étais trop nerveux dans le match.
Ce sont des choses que, normalement, je ne fais pas. Mais
avec ce type de joueur… il ne te laisse pas jouer,
il est toujours présent, tu reviens, il revient dans
le quatrième set, tu mènes, après il
revient et, finalement, je perds le set. Tu es un peu désespéré.
J'aurais dû être fort mentalement, c'est vrai
que je le suis mais j'ai eu des gestes d'énervement.
Q. Il n'y a que des gens comme COURIER,
WILANDER ou BORG qui, pendant 4 ans consécutifs,
sont arrivés à la demi-finale. C'est historique.
Tu as déjà un fait historique, cela veut dire
quelque chose pour toi ?
R. Cela veut dire que je suis très régulier
ici, que je suis encore présent, encore sur la route
du titre. Plaise à Dieu que cette année, je
gagne la demi-finale pour gagner, pourquoi pas, la finale.
06/06/03 : demi-finale
Q. Juan Carlos, connais-tu bien
Martin VERKERK ? Quelqu'un a-t-il regardé son match
aujourd'hui ? L'as-tu regardé ?
R. J'ai regardé. J'ai déjà joué
contre lui. J'ai gagné en 2 sets.
Q. C'est un joueur assez différent
?
R. Oui, il a beaucoup de confiance aujourd'hui. Il a très
bien joué ici. La terre battue n'est pas sa meilleure
surface. Il a été surpris, mais il a joué
un jeu incroyable.
Q. Comment vas-tu faire pour retourner
les services de VERKERK ?
R. Je verrai. Pour ce qui est du retour de ses services,
parfois j'irai au-devant de la ligne. Je ne sais pas.
C'est à Kitzbühel que je l'ai battu.
Q. Etes-vous plus satisfait, plus
heureux que l'année dernière ?
R. Pour le moment, c'est comme l'an dernier. Je suis de
nouveau en finale. J'ai donc la possibilité de
gagner de nouveau. Je suis donc très heureux de
nouveau.
Q. Vous aviez un problème
avec votre bras l'an dernier ?
R. Oui, en effet. Maintenant, mon bras va très
bien. Il est guéri à 100 %. Je peux très
bien servir, avec force. Tout va bien.
Q. Vous avez gagné les
deux premiers sets. Etiez-vous inquiet, vu la réputation
de votre adversaire ?
R. Oui, j'y ai pensé. J'ai toujours continué
de me battre. J'ai frappé fort jusqu'au dernier
set.
Q. Je ne veux pas bien sûr
minimiser l'importance de ta victoire, je t'en félicite,
mais es-tu d'accord avec moi ? Ce n'était pas le
vrai COSTA. Il a passé plus de 20 heures sur le
court. Ce n'est pas vraiment une répétition
de l'an dernier. Albert était vraiment épuisé
; il avait même du mal à rester debout sur
le court.
R. Chaque match est différent. L'an dernier, en
finale, ce n'était pas moi. J'étais très
affaibli du point de vue physique. C'est un peu comme
aujourd'hui. Je ne sais pas s'il se sent épuisé
ou s'il se sent bien, mais je pense que j'ai joué
du bon tennis et que j'ai gagné.
Q. Depuis les 2 ou 3 derniers
jeux, as-tu l'impression qu'il ne pouvait pas bouger ?
R. Il est allé vers la balle et a joué son
tennis.
Q. Quelle explication peux-tu
donner pour la réussite exceptionnelle de VERKERK
? C'est vraiment très rare. On n'a jamais vu un
qualifié arriver en finale.
R. Tout d'abord, ce n'est pas un qualifié. Au deuxième
tour, il était mené 5/1 et 0/30, 3 points
de match pour HORNA. Il a quand même gagné
le match. Il joue bien. Peut-être comme KUERTEN
qui a gagné le tournoi en étant issu des
qualificaitons.
Q. Quatre demi-finales, deux finales
maintenant. Si tu ne gagnes pas dimanche, le public va
t-il commencer à avoir une opinion différente
vis-à-vis de toi ? Un très bon joueur, mais
pas un joueur exceptionnel. Si tu gagnes, on te considérera
comme excellent.
R. Est-ce qu'une victoire change vraiment les choses ?
Je vais jouer en finale, je vais essayer de gagner. Les
gens vont-ils penser que je ne suis qu'un bon joueur si
je perds en finale ? Je ne sais pas. J'espère que
ce ne sera pas le cas.
Q. Qu'est-ce que cela te fait
de battre celui qui t'a battu en finale l'an dernier ?
R. Rien de spécial. C'est un bon ami. Cela a été
un très bon match en demi-finale. Quand je suis
entré dans le court, je me suis dit qu'il fallait
que je fasse de mon mieux. Contrairement à l'année
dernière, où je n'étais pas en pleine
forme, cette année je me sentais en pleine forme.
J'ai très bien joué.
Q. A part l'aspect physique, de
quel point de vue te sens-tu plus fort que l'an dernier
?
R. J'ai plus d'expérience. J'ai joué un
plus grand nombre de matches depuis. C'est très
important. J'ai joué en finale ici, maintenant
une deuxième fois. C'est très important.
Q. Félicitations ! Tu avais
les deux sets en poche et tu as dû te dire : "C'est
aujourd'hui ou jamais."
R. J'ai essayé de gagner autant que faire se peut.
Le deuxième set, j'ai pu l'avoir. A un moment,
j'étais un peu nerveux. Le reste du temps, j'étais
assez calme. J'ai essayé de rester tranquille alors
que cela ne marchait pas bien, notamment dans le deuxième
set. J'ai égalisé. C'était dur pour
lui. Ensuite, faire deux doubles fautes et perdre son
jeu, je pense que cela lui a fait mal. Cela fait longtemps
que l'on jouait. Dans le troisième set, j'ai été
beaucoup plus énergique. J'ai essayé de
ne pas baisser de rythme pour qu'il ne gagne pas le set
et qu'il ne retrouve pas sa confiance.
Q. Tu as parlé de ta blessure
de l'année dernière qui t'empêchait
de jouer à 100 %. Comment te sens-tu maintenant
face à une chance d'être le tenant du titre
?
R. Je me sens assez bien. Lorsque quelqu'un se sent bien
physiquement, c'est important, également au plan
tennistique. VERKERK joue bien. Il est difficile de lui
prendre son service. Il joue en fond de court, avec un
gros service. J'ai déjà joué avec
des joueurs de ce style. J'ai l'expérience d'avoir
joué une finale avec des joueurs de ce type, mais
pas aussi bons serveurs que lui. CORIA a eu une possibilité
de prendre son service, il n'y est pas parvenu. S'il y
était parvenu, il aurait eu une possibilité
de plus. Il faut profiter des petites chances qu'il vous
donne sur son service.
Q. C'est la quatrième fois
que tu vas essayer de gagner. Tu étais si près...
Tu as du mal...
R. Oui, il manque une petite chose. C'est un match supplémentaire.
Il va essayer de frapper fort. Si je ne gagne pas, tant
pis ! Pas de chance !
Q. Bien sûr, tu l'as emporté
par ton mérite. Penses-tu que COSTA était
à son meilleur niveau ?
R. Oui. Ils m'ont posé la même question.
C'est à lui de répondre. Je suis dans le
match. Je ne fais pas attention à cela. Je cours
derrière les balles, je donne le meilleur de moi-même.
Cela a été un grand match. Peut-être
n'a-t-il pas joué à 200 %, mais il m'a rendu
les choses difficiles. Sinon, il n'y aurait pas eu de
tie-break. Il y a eu tie-break. Il y a eu 6/4. C'est à
lui de donner la réponse.
Q. La clef, c'était dans
le deuxième set où il était vraiment
très près ?
R. Oui, tout à fait.
Q. Là, tu as vu qu'il était
très touché ?
R. Oui, peut-être physiquement. Mais il continuait
tout le temps. Plusieurs fois, il était à
égalité. Il aurait pu gagner le service.
C'est vrai que, dans d'autres matches, j'étais
un peu perdu. J'ai remonté. Dans le troisième,
j'ai essayé de terminer.
Q. Tous les points importants,
tu les as gagnés. Mentalement, es-tu supérieur
à lui ?
R. Peut-être. Je ne sais pas. Je sais que, mentalement,
j'étais au-dessus par rapport autres jours. J'étais
plus calme.
Q. Comment vois-tu la finale ?
R. Je vais essayer de retourner ses services très
forts. S'il sert très bien, cela va être
très difficile. Si je sers bien, on arrivera peut-être
au tie-break. Sinon, il faudra saisir les chances qu'il
laisse sur les services.
Q. C'était aussi dur ?
R. Il avait gagné un match. Je n'avais jamais joué
contre lui. C'était un match très difficile.
J'étais surpris de voir qu'il se déplaçait
très bien du fond de court. Il smashe également
très bien. Ce n'était pas facile.
Q. Quand tu as commencé
à jouer au tennis, ces tournois, était-ce
ton ambition, ton rêve ?
R. A 12 ans, je suis venu ici. J'ai vu des matches. J'ai
toujours voulu gagner ici. C'est un de mes rêves.
Ce n'est pas une obsession. Ce n'est pas une obsession
à 100 %, mais un de mes objectifs et un de mes
rêves.
Q. Crois-tu que cela arrive au
meilleur moment pour toi au plan physique et au plan mental,
avec la force dont tu disposes ?
R. Oui, je crois que cela m'arrive au bon moment. Depuis
un mois, je joue très bien. J'ai eu des petites
blessures. Maintenant, cela marche très bien. Je
suis en finale. Je traverse un très bon moment.
Q. Et l'arbitre ?
R. Inaudible.
Q. Dans le dernier break, quand
il est tombé, qu'as-tu pensé ? As-tu pensé
sortir la balle à ce moment-là ?
R. Je l'ai remise dedans.
Q. Et après ? (Inaudible.)
R. Je ne sais pas ce qui se passe lorsqu'il tombe, mais
si j'ai une balle de break, je la mets ; après,
je vois ce qui se passe ! Je n'allais pas la mettre dehors
!
Q. Au niveau physique, c'était
la première fois que tu arrivais aussi frais à
la finale. Au plan tennistique, crois-tu que tu es vraiment
au point ?
R. On ne peut pas comparer comme cela.
Q. Ce n'est pas une comparaison.
Penses-tu que, à l'heure actuelle, c'est le meilleur
moment de l'année au plan tennistique ?
R. A Monte-Carlo, j'ai joué une très bonne
finale. Là, je me sentais également très
bien. Si seulement, après-demain, je pouvais être
aussi bien que cela... Je me sens très bien à
l'heure actuelle.
Q. Vous pensez à la coupe
?
R. Oui, bien sûr.
Q. En rêves-tu ?
R. Oui, cela se rapproche. Ce sera une étape importante
pour y arriver.